Title: 

La CPI et l'Afrique : Le cas de la Zambie

Boniface Cheembe est directeur général du Centre sud-africain pour la résolution constructive des litiges (SACCORD).
Author: 
Boniface Cheembe, SACCORD
Le Centre sud-africain pour la résolution constructive des litiges (SACCORD) a contribué à populariser les résultats des consultations publiques tenues en Zambie en 2017 sur l'avenir du pays au sein de la CPI - 93,3 % des participants ont voté pour rester dans la Cour. A présent, selon le directeur exécutif de SACCORD, Boniface Cheembe, la société civile veille à ce que le gouvernement ne renonce pas à cette approbation concrète.

Au cours de la 28e Assemblée du Sommet de l'Union Africaine (UA), l'organe a adopté une recommandation non contraignante pour le retrait massif des pays africains de la Cour pénale internationale (CPI). Suite à cette recommandation, le président de la Zambie, Edgar Chagwa Lungu, est rentré et, à son arrivée, a informé le pays que le gouvernement entreprendrait des réunions de consultation pour savoir si la Zambie devrait se retirer ou non de la CPI.

Cette déclaration a été rapidement suivie par le ministre et le Ministère de la Justice qui, dans les plus brefs délais, a trouvé des ressources d'un montant de 2 millions de kwacha pour la consultation des Zambiens dans 30 districts répartis dans plus de 100 districts dans les dix provinces de la République de Zambie. Les consultations devaient commencer fin mars 2017 et se terminer le 20 avril 2017.

SACCORD et d'autres intervenants se sont inquiétés de la précipitation délibérée apparente avec laquelle le ministère de la Justice avait entrepris la consultation. Notre préoccupation portait en grande partie sur le fait que de nombreux Zambiens avaient très peu de connaissances ou d'informations sur la CPI et, pour un processus de consultation, commencer à leur demander si le pays devait simplement rester ou se retirer semblait injuste envers eux.

La deuxième préoccupation majeure a été la volonté politique de mobiliser des ressources au cours d'un processus de consultation qui, à de nombreux Zambiens, n'a pas exigé des dépenses de ressources par rapport à d'autres questions prioritaires comme la tenue d'un référendum pour promulguer la Déclaration des droits.

La troisième préoccupation majeure était la crainte que le gouvernement ait déjà une position prédéterminée, d'où le processus de consultation précipité.

Compte tenu des préoccupations susmentionnées, SACCORD en coopération avec d'autres OSC zambiennes et internationales a commencé un processus d'élaboration d'un document de position sur les raisons pour lesquelles nous pensions que la Zambie ne devrait pas sortir de la CPI. Certains des partenaires internationaux comprenaient Human Rights Watch (HRW) qui a fourni un important soutien technique aux messages concernant la CPI. En outre, le consortium a jugé important d'entreprendre des actions de sensibilisation à la radio et à la télévision en faveur des foules dont la plupart ne connaissaient pas la CPI.

Le document de position portait sur différents aspects de la CPI et ces éléments comprenaient des documents d'information sur la CPI ; la compétence de la CPI ; la composition de la CPI ; les procédures et les étapes des affaires devant la CPI ; le contrôle judiciaire régional ; la compétence de la Cour Africaine des Peuples et des droits de l'Homme, et des recommandations.

Consultez « L'adhésion de la Zambie à la Cour pénale internationale : Position de la société civile » pour l'analyse et les recommandations de SACCORD à l'intention du gouvernement de la Zambie, de l'UA et de la CPI.

Déclaration de SACCORD sur la position des OSC sur l'adhésion de la Zambie à la Cour pénale internationale.

La communication a finalement contribué aux résultats que le Ministère de la Justice a partagés avec le pays après le processus de consultation où plus de 90% des Zambiens ont largement opté pour rester au sein de la CPI. Les résultats reflètent les durs efforts entrepris par la société civile pour mener des activités de sensibilisation.

Le travail de la société civile dans le cas de la Zambie est un bon exemple de la manière dont d'autres pays africains peuvent contribuer positivement à fournir un environnement favorable aux dirigeants du continent pour accepter la CPI.

Ce qui précède exige des efforts constants pour que les Africains aient une meilleure compréhension du continent.

Depuis l'annonce des résultats par le ministère de la Justice, SACCORD a continué de travailler sur la question de la CPI et l'idée est de ne pas la laisser devenir une question ad hoc, mais plutôt une question qui est constamment à l'ordre du jour public. Par conséquent, avec le soutien de la Coalition sur la Cour pénale internationale (CCPI), l'organisation a continué à mettre en œuvre une série de forums publics sur la CPI.

 

Suivez la campagne de SACCORD dans l'actualité

SACCORD veut que la Zambie reste membre de la CPI (15 février 2017)

Le groupe de la société civile met en garde contre les tensions politiques (12 avril 2017)

91% des Zambiens rejettent la proposition de sortir de la CPI (20 mai 2017)

Les Zambiens votent largement en faveur du maintien au sein de la CPI (23 mai 2017)

SACCORD lance des réunions publiques pour protéger les résultats de la consultation sur la CPI (30 mai 2017)

Le résultat de la consultation de la CPI est l'occasion d'influencer d'autres pays africains-SACCORD (5 juin 2017)

 

À propos de SACCORD

Le Centre sud-africain pour la résolution constructive des litiges (SACCORD) est une organisation non gouvernementale (ONG) basée en Zambie et créée en 1999 ayant pour objectif de traiter des questions relatives à la paix, à la sécurité et à la démocratie en Zambie et dans la région d'Afrique australe. SACCORD fait la promotion de la paix et de la gouvernance démocratique pour le peuple zambien grâce à la consolidation de la paix, au renforcement de la démocratie locale, à la consolidation des partenariats locaux et régionaux et à la responsabilisation des dirigeants pour une meilleure prestation des services.