Title: 

#JusticeGlobale hebdo - Mettre fin au génocide | Escalade de la violence en Colombie

Related countries
Author: 
Éditeurs

Mettre fin au génocide dans le monde

Le terme « génocide » a vu le jour en 1943 pour décrire une action intentionnelle visant à détruire un groupe ethnique, national, racial ou religieux.

Grâce au système du Statut de Rome de la justice internationale, aujourd'hui monde est mieux équipé que jamais pour enquêter, poursuivre et même prévenir le génocide. Mais les gouvernements doivent faire beaucoup plus pour veiller à ce que le système fonctionne efficacement.

Ce mois d'avril, le Mois de la sensibilisation et de la prévention du génocide, est un moment important pour réfléchir sur l'importance de la justice internationale et son rôle dans la prévention du génocide.

Réfléchissez sur la façon dont le crime de génocide a fini par être inclus sous la juridiction de la première Cour pénale internationale permanente mondiale afin de mieux comprendre comment les Etats, la société civile et tous les membres de la communauté internationale peuvent maximiser le Statut de Rome comme un outil clé pour mettre fin au génocide.

A l'occasion du Mois de la sensibilisation au génocide, la Cour pénale internationale (CPI) a déclaré réaffirmer son engagement indéfectible à lutter contre le fléau des crimes d'atrocité par son travail judiciaire, dans le cadre du système de justice mondiale plus large qui comprend les tribunaux nationaux, régionaux et internationaux. Comme indiqué dans le traité fondateur de la Cour, le Statut de Rome, les crimes graves qui menacent la paix, la sécurité et le bien-être du monde ne doivent pas rester impunis. Les victimes doivent être la priorité.

Le Darfur Women Action Group (DWAG) a organisé une semaine d'action mondiale, y compris une grève de la faim de 24 heures et un rassemblement pour protester contre la poursuite des violences au Soudan et l'impunité continue du président soudanais et fugitif de la CPI, Omar el-Béchir.

Entre temps, le Rwanda a entrepris des efforts pour préserver la mémoire du génocide de 1994 avec la réhabilitation et la bonne gestion des lieux de mémoire, et en demandant d'inscrire certains de ces monuments au patrimoine mondial de l'UNESCO.

La commission des crimes de guerre des Nations Unies a mis à la disposition du public - pour la première fois - une archive utilisée dans la poursuite des criminels de guerre nazis, parmi lesquels des fichiers attestant le fait que la poursuite du viol et de la prostitution forcée comme de crimes de guerre remonte à la fin des années 1940 dans les tribunaux en Grèce, aux Philippines et en Pologne.

Le Secrétaire d'Etat britannique au développement international, Priti Patel, a déclaré que la violence au Sud-Soudan constitue un génocide perpétré le long des lignes tribales, allant ainsi un peu plus loin que l'ONU, alors qu'elle a appelé les dirigeants africains à intensifier la réponse à la guerre civile continue du jeune pays.

 

La violence en Colombie dans le cadre d'un accord de paix fragile

L'accord de paix qui a vu la fin d'un demi-siècle de conflit entre le gouvernement et les rebelles des Farc reste fragile après que des membres du groupe de la gauche aient tué un soldat colombien. Ceci est un exemple d'escalade de la violence dans la région parmi tant d'autres qui a vu les anciens combattants rebelles entrer en conflit les uns avec les autres et avec les troupes gouvernementales.

La fin des Farc signifie qu'il y a un vide de pouvoir dans les zones qu'ils occupaient autrefois, qui aurait rapidement comblé par des bandes armées et d'autres groupes rebelles plus petits, qui cherchent à tirer parti des positions avantageuses que les Farc contrôlaient auparavant.

Le gouvernement quant à lui met sur pied un tribunal indépendant qui visera à tenir responsables ceux qui sont accusés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité commis pendant la guerre.

La Colombie a signé le Statut de Rome en 1998 et l'a ratifié en 2002 ; cependant, il n'a pas pleinement mis en oeuvre les dispositions du Statut sur les crimes et la coopération. En 2004, le procureur de la CPI a ouvert un examen préliminaire pour d'éventuels crimes contre l'humanité remontant à 2002 et crimes de guerre remontant à 2009 par les groupes gouvernementaux et rebelles. Le procureur de la CPI surveille de près le processus de paix en Colombie afin de veiller à ce que les actions de justice soient authentiques et poursuivent ceux qui portent la plus grande responsabilité pour les crimes d'atrocité.

Lire plus sur notre page web consacrée à la Colombie.

 

Enquêtes de la CPI

RDC : Deux suspects ont été arrêtés par les autorités en rapport avec le meurtre de deux enquêteurs de l'ONU le mois dernier, mais ont réussi à s'échapper. Leurs corps ont été découverts le mois dernier alors que leur interprète congolais est toujours porté disparu.

Ouganda : La recherche de Joseph Kony, le chef de la LRA, semble avoir pris fin lorsque l'Ouganda a annoncé retirer ses troupes de la République centrafricaine où elle croit que Kony se cache. Cette decision fait suite à l'action similaire des États-Unis de retirer ses troupes participant à la recherche.

RCA : La MISCA, la mission de l'ONU à Bangui, a exprimé sa consternation face à l'agression perpétrée contre son personnel après qu'un membre ait été attaqué lors de sa visite à Bambari pour enquêter sur le cas d'un décès. Cela intervient alors que des tempêtes et des incendies ont plongé le pays dans une crise plus profonde, laissant 5 000 civils sans abri.

 

Examens préliminaires de la CPI

Burundi : Le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a exprimé son inquiétude quant à la vidéo distribuée sur les médias sociaux représentant des membres de l'Imbonerakure, le groupe des jeunes du parti au pouvoir CNDD-FDD au Burundi, scandant des appels à enceinter ou tuer des adversaires.

Nigeria : Trois ans après l'enlèvement de 276 écolières par Boko Haram, le président du Nigeria a annoncé que des négociations sont en cours avec le groupe islamiste militant pour libérer le reste des filles captives de Chibok.

Palestine : L'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a appelé la CPI à accélérer son examen préliminaire sur les possibles crimes de guerre israéliens, quelques jours après qu'Amnesty International ait dénoncé la politique israélienne de priver les prisonniers palestiniens des droits de visite comme une « violation flagrante du droit international. »

 

Campagne pour la justice mondiale

Les étudiants de l'Université de Californie, Berkeley, font du bénévolat pour authentifier des images des zones de guerre à travers le monde dans le but d'aider les organisations internationales des droits de l'homme a sensibiliser aux atrocités commises dans le monde et à poursuivre en justice les criminels de guerre.

La semaine prochaine, Bruxelles accueillera une assemblée mondiale des transfuges nord-coréens, où les participants appeleraient à un renvoi des responsables nord-coréens à la CPI pour de possibles crimes contre l'humanité.

La CPI et l'Argentine ont conclu un accord sur l'exécution des peines qui prévoit que les personnes condamnées par la Cour peuvent purger leur peine d'emprisonnement en Argentine si cela est décidé par la Cour et accepté par l'Argentine.

 

Autour du monde

Une action en justice par l'ancien général irakien Abdul-Wahid Shannan ar-Ribat, visant à poursuivre l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair, est au point mort après le procureur général du Royaume-Uni ait demandé que l'affaire soit rejetée. Les accusations comprenaient le crime d'agression pour le rôle de Blair dans le déclenchement de la guerre en Irak, mais le droit pénal britannique ne reconnaît pas ce crime.

La Commission des droits de l'homme affiliée à l'Etat éthiopien a déclaré que 669 personnes sont mortes dans des manifestations antigouvernementales depuis qu'elles ont commencé en novembre 2015. Cela intervient après que le Premier ministre Hailemariam Desalegn ait rejeté les appels à une enquête de l'ONU, l'informant que le pays a pu mener sa propre enquête.

La junte militaire au pouvoir en Thaïlande vise la poursuite en justice des militants pacifiques et des critiques, selon Human Rights Watch