Inégalité entre les sexes et violence sexuelle
Le Statut de Rome favorise l'égalité entre les sexes en rendant compte des crimes sexuels et sexistes.
Les violences sexuelles et sexistes sont une arme de guerre répandue dans les conflits en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, au Mali, au Darfour, en Colombie, en Irak et en Syrie, pour n'en citer que quelques-uns. Marginalisés et stigmatisés, les survivants des violences sexuelles et sexistes ont souvent peu d'espoir de voir leurs agresseurs traduits en justice.
Les forces de l'État et les rebelles ont utilisé les violences sexuelles et sexistes pour terroriser, dénigrer, punir les communautés et entreprendre un « nettoyage » ethnique. Les femmes et les filles sont généralement les victimes ; mais les hommes et les garçons sont également des cibles et en souffrent.
Etant l'un des premiers traités internationaux visant à répondre sérieusement aux violences sexuelles et sexistes en tant que crimes contre l'humanité, crimes de guerre et, dans certains cas, génocide, le Statut de Rome crée un cadre juridique permanent qui permet aux victimes et aux survivants de crimes sexuels et sexistes de continuer à espérer. Et l'adhésion universelle au Statut de Rome peut amener encore plus de victimes et de communautés affectées en direction de la justice internationale.
Le Statut de Rome contribue à la reddition de comptes et aux réparations pour les violences sexuelles et sexistes par son effet catalyseur au niveau national. Cela signifie que si un État ratifie le Statut et incorpore ses pleines dispositions sur les violences sexuelles et sexistes dans la législation nationale, ces crimes peuvent être poursuivis par les tribunaux nationaux. Beaucoup ont fait valoir le potentiel d'un tel changement dans la culture juridique domestique pour promouvoir l'égalité homme-femme de manière plus générale en renforçant les droits des femmes et en augmentant leur accès à la justice.
Et la CPI assume son rôle. La Cour a prononcé sa première condamnation pour viol en tant que crime de guerre et en tant que crime contre l'humanité en mars 2016 - contre l'ancien chef de la milice rebelle congolaise Jean-Pierre Bemba. En développant la jurisprudence internationale sur les violences sexuelles et sexistes, la CPI montre que les violences sexuelles ne peuvent plus être considérées comme un crime collatéral ; aide à déstigmatiser les victimes ; et œuvre à dissuader la future perpétration de crimes aussi odieux.