Né au Rwanda en 1973 et connu sous le nom de « Terminator » ou « Guerrier » parmi ses troupes à cause de sa tendance à les diriger lui-même et à participer directement aux opérations militaires, Bosco Ntaganda était le chef de plusieurs groupes rebelles armés soupçonnés d’avoir commis des atrocités à Ituri commençant dès la fin des années 90. En 2009, Ntaganda a été nommé général dans l’armée congolaise dans le cadre d’un accord de paix et a vécu librement à Goma, dans l’est de la RDC, malgré d’être recherché par la CPI. En 2012, il aurait mené une mutinerie avec d’autres et créé le groupe rebelle M23, provoquant de nouveaux conflits dans la région. En 2013, le partage de ce groupe aurait amené Ntaganda et ses partisans à fuir vers le Rwanda.
Le premier mandat d’arrêt a été émis par la CPI pour Ntaganda le 22 août 2006, suivi d’un second le 13 juillet 2012. Ntaganda s’est volontairement rendu à l’ambassade des États-Unis au Rwanda le 18 mars 2013 et a été transféré à La Haye le 22 mars 2013.
Conflit en Ituri
L’Ituri est l’une des régions les plus touchées dans le long conflit armé à l’est de la RDC. On estime qu’au moins 50 000 civils sont morts en Ituri depuis 1999, dont 5 000 entre 2002 et 2003. À partir de 1999, les groupes ethniques Hema et Lendu étaient en conflit en Ituri sur des terres et des mines d’or lucratives et des routes commerciales. Les combats localisés se sont développés après que l’Ouganda ait soutenu les groupes armés congolais. L’armée ougandaise, conjointement avec la milice des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), a lancé une offensive pour contrôler la capitale d’Ituri, Bunia, qui aurait adopté une politique d’organisation pour attaquer les civils qui n’étaient pas Hema.
Entre 2002 et 2003, Ntaganda était chef militaire adjoint du FPLC. Selon le Bureau du Procureur de la CPI (BdP), Ntaganda devint alors la troisième personne la plus élevée dans le FPLC et un subordonné direct du commandant en chef Thomas Lubanga Dyilo, la première personne reconnue coupable par la CPI.