L’Ouganda a été la première affaire ouverte par la CPI, mais le manque d’arrestations a été source de frustration pour les victimes. Cependant, les efforts de la société civile, ainsi que ceux des défenseurs de la justice internationale en Ouganda, combinés à la capitulation de Dominic Ongwen en janvier 2015 et à son transfert à la CPI, ont contribué à redonner de l’espoir aux victimes de la LRA.
La société civile continue d’appeler à la poursuite nationale et internationale des membres du gouvernement et des forces armées soupçonnés d’avoir commis de graves crimes internationaux au cours du conflit.
Une sensibilisation mondiale
Le rôle de la société civile a évolué en Ouganda, les ONG jouant un rôle de plus en plus actif dans la promotion de la justice internationale. La société civile a été particulièrement motrice pour enquêter et documenter les crimes internationaux graves, préconisant que les auteurs de telles violations des droits humains soient traduits en justice, et sensibilisant les esprits aux crimes commis par la LRA et son leader Jospeh Kony. Plus de trente militants de la société civile, des chefs religieux, et des défenseurs des droits de l’Homme ont participé à la campagne de sensibilisation auprès des chefs régionaux dans les régions touchées par la LRA, face au besoin crucial de reconnaître les menaces de la LRA et à la nécessité de s’engager pleinement et activement dans une coopération indispensable pour protéger les civils.
Conférence de révision de Kampala en 2010 : la société civile réunit les Etats membres
Lors de la conférence de révision de Kampala de 2010, le Réseau des droits de l’Homme en Ouganda, Pas de paix sans justice, ainsi que la Coalition ougandaise pour la CPI, ont invité les délégations des Etats membres de la CPI à venir en Ouganda pour rencontrer le plus large éventail possible d’acteurs impliqués dans les efforts de justice et de responsabilisation, de consolidation de la paix, et dans la lutte contre l’impunité dans le pays. Ces réunions visaient à améliorer le bilan de la conférence d’examen quant à l’impact du système du Statut de Rome sur la complémentarité, la coopération, les communautés touchées, la paix et la justice. Elles visaient également à rapprocher la CPI des personnes touchées par ses actions, en créant des espaces d'interaction directe entre les États membres de la Cour, les communautés touchées et d’autres acteurs.