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Prévenir les violences sexuelles de toute part

#EndRapeInWar © CPI
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Le 19 juin marque la Journée internationale pour l'élimination des violences sexuelles dans les conflits qui a été proclamée en 2015 par l'Assemblée générale des Nations Unies. La date renvoie à l'adoption en 2008 d'une résolution du Conseil de sécurité condamnant les violences sexuelles et sexistes (VSBG) comme une tactique de guerre et un obstacle à la construction de la paix. Sensibiliser est la première étape de la prévention de ces crimes. Dans cet esprit, de nombreuses initiatives ont été lancées pour lutter contre l'utilisation des violences sexuelles et aider les victimes.

L'idée de cette journée est « de sensibiliser à la nécessité de mettre un terme aux violences sexuelles liées aux conflits, de manifester de la solidarité envers les victimes et de rendre hommage à celles et ceux qui luttent en première ligne pour éliminer ces crimes ».

Cette année, la Journée est commémorée sous le thème « Prévenir les crimes de violence sexuelle à travers la justice et la dissuasion » et la communauté internationale a réitéré le besoin de justice pour prévenir les crimes sexuels liés aux conflits.

Denis Mukwege, gynécologue et lauréat du Prix Sakharov en 2014, a appelé à une action de la part de l'Europe étant donné que de plus en plus de victimes se dévoilent au grand jour pour aider à attirer l'attention sur ce problème mondial souvent négligé. Leur donner une plateforme et écouter ce qu'elles ont à dire est une première étape cruciale de l'élimination des violences sexuelles dans les zones de conflit. En effet, les traumatismes physiques et psychologiques à vie, ainsi que la destruction des liens familiaux et la propagation de la maladie proviennent de l'utilisation du viol comme arme de guerre.

Voici un résumé de ce qui a été partagé sur les réseaux sociaux. Découvrez ce qu’ont eu à dire tous ceux qui se sont exprimés – des fonctionnaires de l'État, des experts, des membres de la société civile en passant par les militants en suivant #EndRapeinWar (Mettre fin aux viols liés aux conflits) sur Twitter et ailleurs.

 

Alors que l'utilisation des violences sexuelles comme méthode de combat a reçu une attention croissante ces dernières années, la sensibilisation reste faible et ces attaques font rarement la une des journaux. Bien que des progrès aient été réalisés en matière de lutte contre les crimes sexuels, selon Trial International, ceux-ci continuent d'être « un crime largement invisible » et seuls quelques responsables ont été inculpés.

Comme l'a déclaré la Commission Européenne, « les violences sexuelles dans les conflits, ainsi que toutes les formes de violence et de discrimination à l'égard des femmes, des filles, des hommes et des garçons est une violation flagrante et inacceptable des droits de l'Homme ».

Le dernier rapport des Nations Unies sur les violences sexuelles liées aux conflits couvrant la période de janvier à décembre 2016 et faisant l'évaluation de plusieurs pays comme l'Afghanistan, la RDC et la RCA montre que les violences sexuelles liées aux conflits sont fondées sur l'inégalité structurelle entre les sexes. Par conséquent, les crimes sexuels qui sont étroitement liés à l'égalité entre les sexes, à la prévention des conflits et au maintien de la paix, font l’objet de l’attention de la communauté internationale et font partie de l'Agenda pour le développement durable de 2030.

Dans son message pour la Journée internationale, le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a déclaré que « le viol et les violences sexuelles liés aux conflits sont des tactiques de terrorisme et de guerre, utilisées stratégiquement pour humilier, dégrader et détruire, et souvent pour poursuivre une campagne de nettoyage ethnique ». Il a rendu hommage aux femmes, aux filles, aux hommes et aux garçons qui ont subi l'atrocité des violences sexuelles dans les conflits et réaffirmé « notre engagement mondial à éliminer ce fléau ».

Avec le statut de la Cour pénale internationale couvrant 7 crimes en tant que violences sexuelles et sexistes graves, le procès en cours de Bosco Ntaganda a permis à la Chambre d'appel de la CPI de confirmer la compétence de la Cour sur deux crimes de crimes de guerre, plus précisément sur les crimes de guerre de viols et d'esclavage sexuel commis à l’encontre d’enfants soldats. Cela a été qualifié de « décision historique et visionnaire » par Women's Initiatives for Gender Justice.

La Commission Européenne a, pour sa part, souligné que « l'aide humanitaire de l'UE pour la prévention et la lutte contre les violences sexuelles et sexistes a atteint près de 3,4 millions de femmes, hommes, filles et garçons dans 84 projets différents ».

L'Initiative de prévention des violences sexuelles (PSVI), qui fait partie du Ministère des Affaires étrangères et du Commonwealth (Foreign & Commonwealth Office), vise à sensibiliser à l'ampleur des violences sexuelles contre les femmes, les hommes, les filles et les garçons dans les situations de conflit armé et de mener une action mondiale pour y mettre fin. L’Initiative a révélé que « le Royaume-Uni a engagé plus de 40 millions de livres sterling pour soutenir les survivants, envoyer les auteurs en justice et mettre fin aux viols commis en temps de guerres » et a attiré l’attention sur le hashtag #TimeToAct (« Temps d’agir ») pour encourager d'autres États à faire de même.

En plus de sensibiliser, l'intégration est également un élément important. C'est pourquoi Child Soldiers International travaille avec des partenaires et des communautés nationales pour les aider à mieux comprendre les souffrances des ex-soldats filles et les soutenir en conséquence lorsqu'elles rentrent chez elles. Cette organisation internationale des droits de l'Homme cherche à mettre fin au recrutement militaire de tous les enfants et a publié un rapport pour la Journée.

Les vidéos ont semblé être un thème de la journée, avec celle de All Survivors Project soulignant que les violences sexuelles contre les hommes et les garçons s’intensifient et que jusqu'à un survivant sur trois pourrait être de sexe masculin.

De même, le documentaire The Uncondemned est un projet qui vient d'être lancé pour traiter de la première poursuite du viol en tant que crime de guerre.

Le Centre international pour la justice transitionnelle et les missions permanentes d'Autriche et d'Ouganda auprès des Nations Unies ont organisé une table ronde le 9 juin pour traiter de la question des enfants nés des violences sexuelles en temps de guerre. En effet, ces derniers « sont souvent confrontés au rejet des communautés que leurs mères considèrent comme leur foyer, qui ont elles-mêmes été touchées par un conflit ». L'idée était de sensibiliser le public aux prejudices subis par ces personnes et à la stigmatisation qu’elles endurent, menant ainsi à leur marginalisation. La discussion a suivi la projection d'un film “I Am Not Who They Think I Am” (Je ne suis pas ce qu'ils pensent que je suis) représentant la lutte pour la réparation pour les femmes et leurs enfants nés de la guerre dans le nord de l'Ouganda.

Two women abducted by the Lord´s Resistance Army (LRA) return home with their children born of war and fight to be included in a society that deems them criminals. See the project at https://www.ictj.org/multimedia/video/i-am-not-who-they-think-i-am

Deux femmes enlevées par l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) rentrent chez elles avec leurs enfants nés de la guerre et se battent pour être inclus dans une société qui les considère comme des criminels. Voir le projet sur https://www.ictj.org/multimedia/video/i-am-not-who-they-think-i-am

En ce qui concerne la CPI, elle a publié une série de vidéos intitulées « Réponses à vos questions : la CPI et les crimes sexuels et sexistes » pour expliquer comment elle traite et poursuit ces atrocités.

Suivez les messages sur les réseaux sociaux #EndRapeinWar.

En savoir plus sur l’élimination des violences sexuelles dans les conflits grâce à la CPI.